L'église
St Gervais L'église fut détruite puis reconstruite au XIIe siècle, dans le style
gothique. La reconstruction fut interrompue, puis reprit aux XIVe et XVe siècles
avec le transept et le chœur, jusqu'au XIXe où l'on acheva de bâtir les
3 nefs et le clocher. En 1966, on découvrit un tableau de Zurbaran, intitulé l' "Immaculée
Conception " que l'on peut voir à gauche en entrant. L'église St Gervais possède également un orgue du facteur Cavaillé-Coll
datant de
1857, qui épouse admirablement les formes de la rosace.
Zurbaran réalisa l'Immaculée Conception en 1661, à la fin de sa
vie. Le sujet est simple : il présente la Vierge en méditation, très
légèrement courbée sur la gauche et son drapé bleu équilibre sa courbe.
Ce tableau est un don d'Emile Pereire en 1863, député de la troisième
circonscription de la Gironde (celle correspondant à Langon).
Les auteurs qui se sont
penchés sur l'histoire de Langon (1) semblent à peu près d'accord
pour voir dans la consécration de la première église Saint-Gervais
la volonté de Paulin, fils d'une riche famille bordelaise,
propriétaire de terres dans la région de Langon - alors
dite Alingo - et futur saint. Sans que l'archéologie en ait apporté
la preuve formelle, on peut supposer, tant le lieu est idéal car
protégé des crues de la Garonne, que cette église originelle - déjà
placée sous la protection de Saint-Gervais, martyr du IIe
siècle, dont Paulin avait reçu des reliques - était située sur
cette même terrasse
L'église Saint-Gervais a
été érigée en plusieurs étapes. Aurait vraisemblablement succédé à
la probable construction gallo-romaine du VI siècle, un monument de
style roman, édifié aux XI et XIe siècles. Puis au XIII,
siècle commence la construction d'une église de style gothique.
Mais les travaux, interrompus pour une cause
inconnue - manque d'argent, guerres, épidémies ? - s'arrêtèrent à la
hauteur des piliers d'angle du chœur et du transept et ne
redémarrèrent que deux siècles et demi plus tard. Quant aux voûtes
de la nef, détruites pendant la Fronde, elles ne furent
définitivement remises en état qu'au XIX, siècle, époque
à laquelle fut également érigé le clocher, qui date de 1861.
Chapiteaux colorés. Le visiteur pourra
s'attarder à observer les chapiteaux à fleurons, feuilles d'acanthe,
têtes d'hommes et de monstres, qui ont la particularité d'avoir
conservé leurs couleurs et les clefs de voûte, pas forcément très
visibles vu leur hauteur. L'une d'elles, au centre du chœur, porte
les armes des FoixCandale (blason d'or à trois pals de gueules et
vaches du Béarn), seuls seigneurs de Langon à partir de la fin du XV,
siècle; une autre, les armes de France, trois fleurs de lis d'or sur
fond azur. La sacristie remonterait au XVI, siècle. Quant
à l'orgue, il est l'œuvre d'un facteur d'orgue célèbre,
Cavaillé-Coll et fait l'objet des soins attentifs d'une association
qui organise des concerts afin de récolter les subsides nécessaires
à une indispensable réfection de son mécanisme.
La nef vue
d'en haut (photo : J.B. Ruellan)
Un tableau de Zurbaran. Enfin - mais la visite pourra
commencer par là; un bouton électrique permet d'éclairer la scène -
à gauche, en entrant, a été installé, à l'abri d'une grille
protectrice, un tableau de Zurbaran. Le peintre espagnol a
représenté une Vierge en Assomption - il en a peint plusieurs du
même style - enveloppée d'une cape bleue, aux gonflements de voiles
qui semble la pousser vers le ciel, et les pieds reposant sur les
têtes de deux angelots, aux joues pleines d'enfants bien nourris.
Don d'Émile Pereire, député de la circonscription en 1863 - c'était,
on s'en doute, avant la séparation de l'Église et de l'État - le
Zurbaran avait été oublié dans un coin de l'église et retrouvé par
hasard en 1966 par un prêtre à l'œil avisé. De la terrasse
extérieure, on aura une belle vue sur la Garonne et les piles qui
supportaient l'ancien pont métallique, remplacé en 1971, dont
certains rêvent de faire une passerelle cycliste et piétonne qui
relierait les deux rives. Mais ceci est une autre histoire.
(1) Voir André Sapaly, « Langon à
travers les' siècles »; l'« Essai sur l'arrondissement de' Bazas »,
nouvelle édition des Amis du Bazadais; Abbé Marcel Lacave, «
Histoire de Langon ». Réédition Lacour.
Extrait du journal Sud-Ouest
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Bénédiction de la
croix de Chœur le dimanche 22
mars 2009
Extrait
du journal Sud-Ouest vendredi 27 mars
Une croix de dévotion à
l’église SAINT-GERVAIS
Elle est l'œuvre d'un ébéniste bazadais
Depuis dimanche
dernier elle trône à droite de l'autel dans le contre jour
du vitrail. Elle, est une magnifique croix de dévotion dont
vient de faire l'acquisition l'église Saint-Gervais. Car
aussi étonnant que cela puisse paraître, l'église
langonnaise ne disposait pas d'un tel monument Pourtant la
volonté d'en acquérir une était dans l'air « du temps de mon
prédécesseur », relate le père Gérard Faure.
Il y a deux ans, ce dernier avoue avoir relancé l'idée.
Encore fallait-il que l'ébéniste d'art soit disponible pour
réaliser une telle commande.
Car cette œuvre, est celle de Nicolas Dionis, celui-là même
qui confectionna l'autel de l'église de Brouqueyran et la
crosse de l'évêque de Perpignan».
Pièces clouées
Pour
cette croix de dévotion, l'ébéniste a voulu rappeler la
construction du vitrail de l'église. Ainsi est-elle composée
d'un assemblage de plaquettes de bois. Vous ne le verrez
peut-être pas « mais toutes sont clouées sur la croix »,
souligne le père Faure. 700 pièces comme autant de disciples
unis au Christ. Notez encore que pour créer cette croix,
l'homme de l'art a employé douze essences de bois
différentes. Un chiffre qui lui non plus ne doit rien au
hasard.
Enfin, si la forme générale de la croix vous surprend par la
courbe de ses lignes, sachez qu'elle a été voulue ainsi par
le père Faure qui souhaitait « rompre avec la construction
très rectiligne de l’église » Comme deux bras ou à tous.
A. M-R
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